Exposition peinture – Jacques Morion

Exposition peinture – Jacques Morion

Exposition peinture – Jacques Morion
Du 21 novembre au 7 décembre
Du mercredi au vendredi – 17h > 19h
Le weekend – 14h > 19h
Entrée libre

Jacques MORION (1863-1904) – Peintre Chambérien

Jacques MORION naît le 10 février 1863 à la Révériaz, quartier de Chambéry sur les bords de l’Hyère. Son père Claude est meunier et Helene son épouse le seconde. Il est né français de père et mère Sardes. La Savoie est rattachée à la France depuis trois années.
Élève de l’école laïque puis du lycée , il apprend le dessin sous la conduite de son professeur Benoit MOLIN dont il suit par ailleurs les cours donnés à l’’école de peinture.
Première consécration de son jeune talent, il reçoit à 16 ans en 1879 la médaille de la fondation Pillet WILL.
Après cet apprentissage, Jacques MORION se rend à PARIS à 17 ans. A Paris, Il poursuit son éducation artistique et devient élève de Léon Germain PELOUSE et de Adrien JOURDEUIL.
En janvier 1882 une union artistique de la Savoie se constitue. Jules DAISAY en sera le président et Benoit MOLIN président honoraire. L’académie de Savoie lui décerne le prix de peinture de la fondation GUY. MORION se décide à se présenter au concours de 1883. L’académie lui décerne le premier prix.
La reconnaissance officielle du talent de Jacques MORION arrivera en 1897. Il est admis au salon de Lyon avec des mentions très bien pour les toiles « le château de Chambéry » et « à la porte de château » du château de Lannoy à Bissy.
Consécration suprême la même année, il figure au salon des Champs-Élysées à Paris avec la toile « au bord du lac d’Aiguebelette ». Jacques MORION ira planter son chevalet là où le train peut le transporter, Aiguebelette, Pontamafrey, Grésy-sur-Aix. Son travail se poursuit plutôt dans un certain isolement voulu dans le rêve et l’idéal qu‘il s’est fait de la nature.
Il semble vouloir que le contemplateur de ses paysages en retire sa propre sérénité. Ses toiles sont la démonstration du souci de l’artiste d’être vrai dans l’observation. C’est aussi une manière de rester fidèle à sa région et de manifester son attachement. Il ne se dépare pas de son humanité et poursuit un éternel recommencement, la quête de voir, comprendre, reproduire la nature qui nous entoure. Il conduit une oeuvre simple de paisible contemplation. Il voit juste, peint comme il voit, expression et justesse des couleurs. Une sincérité qui fera dire à Marc SAUNIER, journaliste au « patriote républicain » que MORION, disciple de MOLIN est un talentueux coloriste.
Si on devait qualifier la peinture de Jacques MORION on pourrait dire que c’est une peinture de son temps. MORION a produit une œuvre propre au goût, à l’ambiance, à l’atmosphère de l’époque de la société où il vit.
Cette époque a vu nombre de talents nés en Savoie et présents dans les salons de Paris à tel point qu’a été évoquée une « école savoyarde ».
Que dire enfin de cet artiste à qui il arrive de tenir la partie COR dans l’exécution du quintette de MOZART « cordes et cor » ou d’interpréter sur la scène du théâtre « pensées d’automne » de MASSENET, un besoin d’être en tous points artiste.
Garçon Meunier, il a réussi par son travail solitaire et acharné.

Travailleur infatigable, Jacques MORION mène de front son commerce, donne des cours à l’école de peinture, administre le musée en qualité de conservateur, dirige l’harmonie municipale à Cognin et Chambéry. Il n’épargne ni ses forces ni ses moyens pour faire triompher les idées de justice de raison et de progrès.
Il disait : « Étudiez la nature, étudiez-la consciencieusement, en elle seule vous trouverez la source de toute inspiration et de tout enseignement. Si vous ne ressentez rien devant le spectacle d’une aurore mouillée de rosée baignée de soleil et de lumière, devant la splendeur féerique du couchant, posez vos pinceaux, ne les touchez plus jamais, c’est inutile. Si au contraire vous sentez quelque chose qui vibre, si vous en éprouvez une émotion, alors au travail ».
Les choses ont une âme qui parle à ceux qui savent les comprendre. L’idéal, c’est la nature vue à travers une personnalité.
Emporté par la maladie, Jacques MORION meurt le 23 septembre 1904 dans son chalet de la Révériaz, il a 41 ans. Trop jeune et vite oublié.